FOCUS sur une oeuvre : "Stan Liner" de Jame's Prunier
A travers cette toile, Jame's Prunier évoque une page de l'histoire de la poste aérienne, inscrite dans le patrimoine régional Lorrain.
Afin de mieux vous faire appréhender la force de cette oeuvre, exposée dans notre galerie d'art à Thionville, nous vous proposons de découvrir la démarche créative de l'artiste :
"A l’occasion du centenaire de la Première liaison postale aérienne en France (Nancy-Lunéville, 31 juillet 1912), la Poste me demande en 2011 de réaliser le timbre commémoratif. Mon choix est de représenter les deux symboles que sont la Place Stanislas et le Château de Lunéville, à la manière d’une perspective inversée, double perspectives linéaires, sorte de miroir entre le lieu de départ et le lieu d’arrivée du vol. Le bleu du ciel, monochrome et commun aux deux sites, fait le lien avec au centre une vue trois faces de l’avion (un biplan Farman).
Retournons-nous le timbre, ou nous retournons-nous dans l’air ?
Le tableau Stan Liner, réalisé en 2012, est une suite logique de ma démarche, une sorte d’élévation. Dominante bleu vert, comme le timbre. Là, la vision est supérieure, totalement frontale, face au sol. La perspective disparaît, nous n’opérons pas de figure acrobatique, nous embrassons la scène d’un coup, de Nancy à Lunéville.
Le paysage est dématérialisé en multiples facettes, symbolisant la nature (champs, étangs, forêts) et les plis postaux emportés (10 000 lettres). L’avion est comme en surimpression, imbriqué lui aussi dans ce Tout qui est mouvement, évolution, déplacement atmosphérique au grès des turbulences. Ces turbulences sont représentées, uniques courbes, elles aussi « géométrisées », par les lettre S et L, comme un « courant d’or ». Stanislas Leszczynski ou… Stan Liner.
Les gens de Nancy sont reliés aux gens de Lunéville au-delà des contraintes terrestres, ouvrant pour ainsi dire une Voie royale.
Ainsi, je réduis l’espace et le temps du vol (27 km, 17 mn) en une seule image de synthèse.
Le vol a lieu en 1912. Le cubisme, courant avant-gardiste d’alors, est une sorte de multi-visions d’un même sujet. Ici aérien, loin de son sujet, il n’est pas basé non plus, comme le cubisme cézannien, sur l’étude d’un paysage au travers des formes géométriques qui le structurent, mais il devient par une abstraction de ces mêmes formes géométriques posées çà et là, composées, une lecture et un raccourcissement de l’espace-temps". Jame’s Prunier mai 2016
Avec l'aimable autorisation de La Poste.